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COMMENT GARANTIR VOTRE SECURITEUne filière «Mobilité aérienne urbaine» est lancée ce mercredi en Île-de-France, à l'aérodrome de Pontoise. Objectif immédiat : mener des tests de vol et déployer un service pour les JO de Paris.
Pourra-t-on bientôt prendre un taxi volant à la sortie de l'aéroport Charles-de-Gaulle et se retrouver quelques minutes plus tard en plein cœur du quartier d'affaires de La Défense ? S'il s'apparentait jusqu'à maintenant à de la science-fiction, ce rêve est en passe de se concrétiser. Beaucoup d'acteurs économiques y croient, et la recherche comme les présentations dans ce domaine se sont accélérées ces dernières années. Ce mercredi, la région Île-de-France, le groupe ADP, la RATP et l'entreprise allemande Volocopter franchissent une étape supplémentaire en lançant officiellement la filière Mobilité aérienne urbaine en Île-de-France, lors d'un événement organisé à l'aérodrome de Pontoise. Objectif : montrer que les acteurs franciliens sont déterminés à capitaliser sur les «eVTOL», ces avions électriques à décollage et atterrissage vertical.
Cette cérémonie poursuit trois objectifs, explique la région Île-de-France au Figaro. D'abord, le groupe ADP officialise l'utilisation de son aérodrome de Pontoise comme «zone de test» pour cette technologie de transport. «ADP avait une réflexion sur ce business, et ils ont décidé d'utiliser ce lieu car il a une tour de contrôle, des infrastructures en bon état et un trafic aérien relativement faible». Pontoise sera donc un «bac à sable» sur lequel des essais pourront être lancés, afin de mieux comprendre les eVTOL, leurs atouts, leurs enjeux et leurs défis, notamment juridiques. «L'objectif est de tester, notamment pour mieux définir la régulation. Le certificateur européen, l'EASA, est dans la boucle, et la DGAC est intéressée et volontaire», explique-t-on, en rappelant qu'il n'existait jusqu'alors pas de «lieu d'accueil, de test, pour faire émerger cette filière et ses acteurs, au contraire de ce que d'autres pays ont fait». Ensuite, la rencontre ce mercredi est l'occasion pour ces acteurs de montrer leur intérêt et leur engagement à développer cette technologie dans les années à venir. Déjà testée dans plusieurs villes des Émirats, des États-Unis ou d'Allemagne ainsi qu'à Singapour, cette nouvelle manière de se déplacer risque bien d'apparaître dans nos cieux d'ici cinq à dix ans. La région souhaite donc en profiter, en étant actrice. «Volocopter, l'entreprise la plus en pointe aujourd'hui dans ce domaine, va venir faire des tests et nous présentera sa maquette d'avion», se félicite-t-on. Le lancement d'une filière a également un intérêt industriel, l'Île-de-France étant la plus grande région aéronautique de France, en termes d'emplois. «Une partie du secteur voit son avenir avec ces engins, qui sont des véhicules propres, moins bruyants et électriques», décrit l'exécutif. Airbus, Safran... Des géants veulent prendre ce train en marche avant qu'il ne quitte la station. Développer la filière pourrait avoir un intérêt économique majeur dans les prochaines années, à mesure que le marché se développera. De quoi entraîner d'importantes créations d'emplois dans l'industrie locale, plaide-t-on. Le lancement d'une filière répond enfin à un enjeu stratégique : donner l'image d'un pays moderne, capitalisant sur des technologies d'avenir et prêt à faire des paris sur l'avenir. La région va ainsi lancer un appel à manifestation d'intérêt international pour que les acteurs intéressés sur «les engins, les infrastructures» puissent entrer dans la danse. «On ouvre le jeu» aux investisseurs, résume l'exécutif. Durant l'événement, est aussi présenté le nouveau modèle d'eVTOL de Volocopter, baptisé Volocity. Muni de dix-huit rotors, celui-ci peut embarquer deux passagers ainsi que leurs bagages à main.
Les premiers vols tests à Pontoise devraient être lancés entre avril et juin de l'année prochaine. Sur le plus long terme, les autorités espèrent avoir un «service de démonstration» prêt et actif pour les JO 2024, afin d'utiliser cet événement planétaire comme une formidable vitrine et un grand coup d'accélérateur pour le développement de cette technologie. Une course contre la montre est donc lancée pour obtenir les autorisations nécessaires d'ici 2024. «Nous ne sommes pas en retard, mais pas en avance non plus. C'est pour cela que nous souhaitons accélérer. La crise sanitaire a été, en cela, un concours de circonstances intéressant, en forçant à chercher de nouveaux modes de développement, de nouvelles activités industrielles», explique le cabinet de Valérie Pécresse. Et, dans ce dossier des eVTOL, la concurrence internationale est rude, plusieurs pays souhaitant faire voler ces drôles d'engins dans leurs villes en premier.